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    Après un bon mois de convalescence, Maria reprenait un rythme d’entrainement plus assuré et régulier. Malgré ses quelques chutes et faiblesses, dues aux dommages physiques de sa dernière mission, son optimisme était à son apogée, et son désir de recouvrer une bonne santé ne dépérissait pas. Aussi, elle était très bien entourée : Maxim l’assistait à chaque exercice, et lui prodiguait de judicieux conseils afin de récupérer, s’entrainer, tout en ne s’épuisant pas. Il était très prévoyant et attentif, et c’était quelque chose qui lui faisait beaucoup de bien. 

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    Car oui, dans ces moments, ce genre d’accidents, la sensation d’être seul au monde face à ce lourd problème se fait ressentir. Et la jeune femme ne pouvait s’empêcher de culpabiliser à propos de Charlotte qui, pendant plusieurs jours, a eu bien du mal à remonter la pente, après avoir apprit ce qui lui été arrivé. Elle tentait de se garder à distance de la jeune femme, pour ne pas lui causer plus de tristesse qu’elle ne l’avait fait. Et pourtant, dans cette grande salle d’entrainement aux murs sombres, les 2 femmes ne pouvaient s’empêcher de se regarder du coin de l’œil, une fois de temps en temps, entre quelques pauses. Charlotte avait commencé un entrainement plus intensif, et c’est pourquoi elles se voyaient bien plus souvent à l’agence, elles passaient leurs journées entière ici.

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    Alors qu’elle était concentrée dans son activité, Maria fût interrompue par la venue de Katia. « Alors, tu te remet de tes blessures ? » lui avait-elle demandé en l’observant de la tête au pied, ce qui avait le don d’énerver notre grande blonde tatouée. « - Je pourrais bientôt reprendre l’entrainement normal avec les autres. » se contenta-t-elle de répondre sans même lui adresser un regard. Katia adressa un regard à Maxim, comme si elle attendait un avis « professionnel » pour consolider les paroles de Maria. « - Je suis sur qu’elle pourra reprendre ses activités habituelles d’ici sous peu. Je suis confiant, elle se donne à fond. » lui a-t-il assuré sans aucune hésitation.

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    « - Bien, dans ce cas, passes me voir cette semaine, j’aurai une nouvelle mission à t’affecter. » A l’écoute de ces mots, Maria se sentit plus motivée que jamais. Sa vie, à présent, c’était les missions qu’on lui confiait. Si elle les réussissait, elle pourrait continuer de vivre convenablement, sans soucis avec la justice, pour ses actes passés.  


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    Elle ne savait même pas ce qu’elle était venue chercher vraiment en venant ici, au domicile de Eros Ossinov. C’était une simple formalité, une question de politesse, puisqu’en effet, quelques heures auparavant, le jeune homme lui avait demandé de passer chez lui. Bien qu’elle n’avait absolument pas envie de discuter, ni même de le voir, elle s’était finalement décidée d’y aller. « Ce ne sera l’histoire que de quelques minutes, ensuite je rentrerais » s’était-t-elle dit en partant.  

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    Et la voilà à présent devant lui, ne sachant trop quoi lui dire, mais il semblerait qu’elle ne soit pas la seule à se retrouver sans voix. Eros regardait le sol tout en s’appuyant contre la porte d’entrée. Finalement elle le vit prendre la parole « - Je voulais savoir comment ça va de ton côté, ça fait un moment que je ne t’ai pas croisée à l’agence. »

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    C’était donc ça, ce qu’il lui voulait. « - Et bien, ça va plutôt bien, je te remercie. » lui répondit-t-elle en se mordant la lèvre inférieure, aussi, ses doigts bougeaient énergétiquement de façon presque spontanée, comme si elle était nerveuse face à son supérieur. « Tu n’arrêtes pas de gesticuler, et ton souffle semble s’accélérer, ne serais-tu pas en train de mentir ? » Il l’avait percée à jour. Elle baissait honteusement la tête, comme pour ne pas donner raison à sa perspicacité effarante.

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    Puis, se sentant plus affaiblie, elle tourna machinalement le dos et observa autour d’elle. « Il vit seul, et pourtant tout est bien rangé… » Songea-t-elle, comme si elle avait oublié la présence du jeune homme dans la pièce.

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    « - Tiziana… - Écoutes moi, lui dit-elle en le regardant de face, je sais que tu te sens responsable de moi parce que tu es mon supérieur, et mon entraineur depuis mon arrivée à l’agence, cependant, il n’y a pas de raisons pour que tu endosses la responsabilité de mes baisses de moral, qui d’ailleurs, ne regardent que moi. » Ils se regardaient profondément, elle n’avait pas voulu être aussi rude dans ses paroles, elle qui appréciait tout de même de voir qu’il avait remarqué son attitude changeante… Mais il n’insista pas, et s’approcha plus près d’elle, si près qu’elle pouvait sentir le souffle de sa respiration régulière sur son front. Elle ne bougeait pas, complètement muette face à cet homme qu’elle connaissait depuis bientôt trois années, et qui avait toujours été, plus qu’un simple entraineur, un « ami », un homme qui s’inquiétait pour ses recrues, et savait être présent pour eux. C’est ce qui faisait d’Eros qu’on n’arrivait pas à détester, bien trop attentionné et soucieux des autres.

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    Il était caractérisé par ce sens de la générosité, mais aussi, c’était un homme loyal et incroyablement calme en toutes circonstances. Elle s’était souvent demander ce qu’il s’était passé dans sa vie pour qu’il en arrive à réagir de façon aussi posée, même dans les situations de crises, ou peut-être était-ce quelque chose d’inné chez lui, une qualité qu’il possédait depuis toujours ?

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    « - C’est parce que je suis ton entraineur, que je m’inquiète pour toi. Si tu as besoin… » Il lui murmura ces mots à l’oreille, ce qui la fit quelque peu frissonner, elle qui ne s’attendait pas à cette réaction de sa part. Elle ne put s’empêcher de lui adresser un dernier regard plein de bons sentiments, lui, avait toujours cet air tranquille affiché sur le visage.

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     Puis il s’éloigna d’elle et se dirigea vers la cuisine. Après quelques secondes, Tiziana reprit ses esprits et se dirigea vers la porte.


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    Il était d’une ténacité étonnante, totalement imprévisible et très extravagant.  Mais surtout, il était coriace. En effet, bientôt trois mois qu’elle était à sa recherche, il lui donnait du fil à retordre et pourtant, elle n’était pas surprise par ce génie de l’invisibilité. Il savait être discret, tout en faisant du bruit. Il était l’ombre qui faisait briller la plus aveuglante des lumières.  Elle avait tout de même réussi à dénicher quelques informations par certains contacts. De ce qu’elle savait, il se serait installé dans la grande ville du cinéma : Los Angeles, et y tiendrait un salon de coiffure chic et tendance.

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    Coiffeur ? Lui ? Voilà encore une chose qui ne l’étonnait pas, quoi qu’il faisait, Jon était toujours d’une extrême originalité qui pouvait être déconcertante par moments. Lui qui avait la possibilité de s’octroyer n’importe quelle identité, n’importe quel profession, voilà qu’il s’était trouvé une aspiration de coiffeur.

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    Mais aussi et surtout, c’était un génie de l’informatique, un véritable hacker, qui a su tirer profit de ses lourdes capacités et de son tempérament instinctif, tout en restant sur ses gardes, surveillant constamment ses arrières : il était difficile d’obtenir sa confiance, pourtant, c’était quelque chose qu’elle était parvenue à obtenir. Ses pensées se fixaient sur lui : elle avait besoin d’aide dans sa folle conquête de vengeance, et un pilier tel que celui-là ne serait pas de trop.

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    Après toutes ces années, il devait la croire décédée, comme tout le monde. Et connaissant le côté perplexe et dubitatif du jeune homme, elle réfléchissait déjà à la manière dont elle devrait lui expliquer les choses : quels mots employer, quelle intonation… Comme un long discours qu’elle devrait réciter sans faire une faute, un écart. N’était-ce pas ce qu’on lui avait apprit ces dernières années ?

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    Elle partirait à Los Angeles dans les jours à venir.


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    Il était rentré plus tôt qu’à son habitude, ce qui était pour le moins surprenant. Il semblait nerveux, agité, il avait dû courir pour rentrer parce qu’il était essoufflé et ayant franchit le seuil de la porte, il reprenait son souffle sous les yeux incompréhensibles de sa petite amie qui, elle, ne savait quoi penser de la situation présente. 

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    Puis soudainement, il la prit dans ses bras, et l’enlaça tendrement. « - Maxim, est ce que ça va… ? – Je ne veux plus attendre, je veux qu’on se marie le plus vite possible. » lui dit-il en posant son visage sur l’épaule de la jeune femme. Elle restait sans voix, complètement ébahie par ce que venait de lui dire son petit-ami. Bien qu’ils avaient prévus de se marier dans un an ou deux, elle n’aurait jamais pensé qu’il voudrait presser cette histoire à ce point, mais elle n’en été pas malheureuse pour autant. C’était lui, l’homme qu’elle voulait comme époux, comme compagnon, jusqu’à la fin. « - Oui, faisons ça rapidement » lui répondit-elle tout en laissant apparaître un sourire.

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    Au même moment, une autre ambiance régnait dans la salle d’entrainement de l’agence. A cette heure tardive, elle était venue se « défouler » en frappant. Elle ne s’était jamais sentie aussi affectée moralement, son cœur était plein, et elle voulait faire le vide en elle. Trop de rage et de peine la prenaient de toutes parts, et l’empêchaient d’avancer sans embuches. Ses souvenirs, sa vie passée, ne faisaient que la ralentir dans sa recherche d’un possible avenir. Ils la hantaient comme de vieux fantômes dont il est impossible de se défaire.

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    New York, Octobre 2004.

    Son bureau, l’endroit où il passait le plus clair de son temps depuis plusieurs mois. Un bordel monstre s’était accaparé du bureau, des dossiers, des photos, des journaux, des documents… Un foutoir à n’en rien comprendre. Pourtant, le jeune père de famille s’y retrouvait parfaitement et était concentré, les lisant tous, ou en survolant quelques uns, moins importants que d’autres. Une récente affaire tramait l’esprit de notre avocat. Une soi-disant histoire de meurtre classée bien trop rapidement, alors que les preuves étaient bien trop maigres pour pouvoir en finir aussi vite. Il avait décidé de garder la paperasse, et de mener sa propre enquête, bien que cette pratique soit interdite, James Volcain avait une âme de justicier, et voulait savoir ce qu’il s’était réellement passé.

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    Alors, lorsqu’il n’était pas à son travail, ses soirées se finissaient dans cette pièce, et ses congés, il les prenait pour pouvoir passer la journée complète entre son ordinateur et ses documents. Négligeant fortement son rôle de chef de famille, de père, mais aussi de mari, ce que sa femme ne se gênait pas pour lui faire comprendre. Elle ne savait comment s’y prendre avec son mari. Puis la nouvelle tomba : la voilà qui était à nouveau enceinte, de son quatrième enfant. Elle aurait aimé le lui annoncer, mais il était bien trop occupé à suivre cette « affaire sans fin ». Elle attendrait qu’il ait jeté l’éponge pour le lui dire, en espérant qu’il ne tarde pas trop à comprendre que sa quête de justice est, dans ce cas précis, peine perdue.

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    Tiziana se souvenait, son père était animé par ce désir de paix, et de justice. Ce métier d’avocat lui allait à merveille, cependant, dans la pratique, il était beaucoup plus compliqué de faire régner une certaine « paix », c’était une utopie, un mythe, et pourtant il continuait à plancher sur certaines affaire, quitte à empiéter sur sa vie personnelle, juste pour satisfaire son désir d’équité. Pourtant, qu’il les aimait, sa précieuse femme et ses enfants. Il aurait fait n’importe quoi pour eux, la prunelle de ses yeux. Elle s’en souvient encore…

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    La sonnerie avait retentit. Elle ne s’attendait pas à recevoir qui que ce soit, ce soir. Maria se dirigea vers la porte, et qu’elle fût sa surprise lorsqu’elle aperçut enfin son interlocuteur. « - Qu’est ce que tu fais là ? Il est tard. – Je suis désolé, Maria…

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    - Désolé de mon absence, alors qu’après ce que tu viens de vivre, tu avais besoin de soutien, d’épaulement, Eros la prit dans ses bras, elle se laissa simplement faire en continuant d’écouter ce qu’il avait à lui dire, je compte changer mon attitude envers toi, même si on ne se fréquente pas depuis des années, je tiens à toi et je veux être présent pour toi, tant que nous le désirerons tous les deux. »

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    La grande blonde écarquilla un sourire, touchée par ce qu’il venait de lui dire. Quelques mois qu’elle s’était lancée dans cette « relation » avec lui, cet homme charmant et tellement généreux. Elle l’enlaça à son tour, sans rien dire. Il y a ces situations durant lesquelles les mots ne suffisent plus, et où le silence parle de lui-même.

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    « - J’ai hâte de pouvoir mettre en place ce projet, cela devrait nous propulser aux yeux du Gouvernement, et je compte sur ton aide précieuse pour m’y aider. – Oui, Boss. »

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