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    Elle ne savait même pas ce qu’elle était venue chercher vraiment en venant ici, au domicile de Eros Ossinov. C’était une simple formalité, une question de politesse, puisqu’en effet, quelques heures auparavant, le jeune homme lui avait demandé de passer chez lui. Bien qu’elle n’avait absolument pas envie de discuter, ni même de le voir, elle s’était finalement décidée d’y aller. « Ce ne sera l’histoire que de quelques minutes, ensuite je rentrerais » s’était-t-elle dit en partant.  

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    Et la voilà à présent devant lui, ne sachant trop quoi lui dire, mais il semblerait qu’elle ne soit pas la seule à se retrouver sans voix. Eros regardait le sol tout en s’appuyant contre la porte d’entrée. Finalement elle le vit prendre la parole « - Je voulais savoir comment ça va de ton côté, ça fait un moment que je ne t’ai pas croisée à l’agence. »

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    C’était donc ça, ce qu’il lui voulait. « - Et bien, ça va plutôt bien, je te remercie. » lui répondit-t-elle en se mordant la lèvre inférieure, aussi, ses doigts bougeaient énergétiquement de façon presque spontanée, comme si elle était nerveuse face à son supérieur. « Tu n’arrêtes pas de gesticuler, et ton souffle semble s’accélérer, ne serais-tu pas en train de mentir ? » Il l’avait percée à jour. Elle baissait honteusement la tête, comme pour ne pas donner raison à sa perspicacité effarante.

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    Puis, se sentant plus affaiblie, elle tourna machinalement le dos et observa autour d’elle. « Il vit seul, et pourtant tout est bien rangé… » Songea-t-elle, comme si elle avait oublié la présence du jeune homme dans la pièce.

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    « - Tiziana… - Écoutes moi, lui dit-elle en le regardant de face, je sais que tu te sens responsable de moi parce que tu es mon supérieur, et mon entraineur depuis mon arrivée à l’agence, cependant, il n’y a pas de raisons pour que tu endosses la responsabilité de mes baisses de moral, qui d’ailleurs, ne regardent que moi. » Ils se regardaient profondément, elle n’avait pas voulu être aussi rude dans ses paroles, elle qui appréciait tout de même de voir qu’il avait remarqué son attitude changeante… Mais il n’insista pas, et s’approcha plus près d’elle, si près qu’elle pouvait sentir le souffle de sa respiration régulière sur son front. Elle ne bougeait pas, complètement muette face à cet homme qu’elle connaissait depuis bientôt trois années, et qui avait toujours été, plus qu’un simple entraineur, un « ami », un homme qui s’inquiétait pour ses recrues, et savait être présent pour eux. C’est ce qui faisait d’Eros qu’on n’arrivait pas à détester, bien trop attentionné et soucieux des autres.

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    Il était caractérisé par ce sens de la générosité, mais aussi, c’était un homme loyal et incroyablement calme en toutes circonstances. Elle s’était souvent demander ce qu’il s’était passé dans sa vie pour qu’il en arrive à réagir de façon aussi posée, même dans les situations de crises, ou peut-être était-ce quelque chose d’inné chez lui, une qualité qu’il possédait depuis toujours ?

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    « - C’est parce que je suis ton entraineur, que je m’inquiète pour toi. Si tu as besoin… » Il lui murmura ces mots à l’oreille, ce qui la fit quelque peu frissonner, elle qui ne s’attendait pas à cette réaction de sa part. Elle ne put s’empêcher de lui adresser un dernier regard plein de bons sentiments, lui, avait toujours cet air tranquille affiché sur le visage.

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     Puis il s’éloigna d’elle et se dirigea vers la cuisine. Après quelques secondes, Tiziana reprit ses esprits et se dirigea vers la porte.


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