Le jour commençait à se lever. Pourtant, elle était déjà réveillée. Ne sortant pas de son lit, elle s'était recroquevillée sur elle-même et songeait. Qu'allait-t-il se passer aujourd'hui ? Son appréhension était de mise. Elle cherchait désespérément de la motivation, celle qui la pousserait à se lever, affronter cette journée, encore. Ne pas fléchir. Elle aurait dû s'y habituer, pourtant. Déjà trois années qu'ils possédaient ses talents. Tiziana ne songeait pourtant qu'à une chose : la liberté. Celle de vivre, de choisir, faire comme bon lui semble. Elle y songeait de plus en plus, s’échapper de cette « demi-prison » qui faisait d’elle une machine à tuer. Elle se sentait plus objet qu’être humain à présent. 

Les débuts n’étaient pas ainsi, pourtant. Elle était sensée mourir. Condamnée à mort après son procès, sa carcasse aurait du rejoindre le cimetière il y a trois ans déjà, et pourtant, la voici aujourd’hui, vivante. C’était ce groupe, cette organisation, qui l’avait sauvée, et elle le savait pertinemment. Et l’idée même de tenter de leur échapper rimait avec la mort. Alors penser à la liberté ? C’était déjà un crime pour elle. Elle s’ôtait donc facilement cette idée de la tête, en faisant de nouveau face à la réalité.

Elle avait un mauvais pressentiment ce matin-là, celui que quelque chose d’inhabituel allait se passer. Sans parvenir encore à savoir qu’est ce que c’était exactement. Soudain, à l’autre bout de la pièce, son ordinateur s’était allumé, laissant un message sur l’écran lu par la voix automatique : « Vous êtes convoquée au QG immédiatement, code noir. » 

Tiziana se leva précipitamment, et regarda fixement l’écran. Elle ne savait pas ce que cela signifiait, le « code noir » n’avait jamais eu lieu auparavant, il y avait des tonnes de codes utilisés pour un bon nombre de missions, mais jamais elle n’a eu connaissance de celui-ci. Elle allait bientôt le savoir, elle fila se préparer pour rejoindre le QG de l’Aeternus.